Capelan, le retrait du sentier

Un retrait du sentier littoral au Capelan : on en rêvait. La mairie l’a fait  !

Déplacer un grillage de quelques mètres en arrière n’a rien de spectaculaire. Les travaux ont été réalisés en 4 jours pour la plus grande partie du linéaire (même s’il en reste encore à faire).

Et pourtant il aura fallu 4 ans pour convaincre de l’intérêt de protéger cet endroit, autant les usages et les gens que le site géographique, en prévention des phénomènes érosifs !

Une fois les principes de recul du tracé et d’une restauration écologique établis, la DDTM a très rapidement donner son aval, fin Août, d’après nos préconisations 2017 de mise en protection du sentier littoral au Capelan (à feuilleter ci-dessous)

Observer et s’adapter

En 4 ans, notre idée s’est précisée en s’inspirant au fil des actualités en matière de lutte contre l’érosion et de réhabilitation écologique (1). Le plus souvent cela consiste juste en un peu de bon sens. Si on ne marche pas sur une graine, on lui donne une chance de pousser. Si on ne reste pas au bord du vide, on ne risque pas de tomber ! Et la grande difficulté est en réalité de se contenter de faire simple, surtout avec le réflexe “tronçonneuse / béton” très prégnant dans les méthodes de gestion classique. Le principe de l’ingénierie écologique est de laisser faire la nature pour la plus grande part, par souci à la fois d’efficacité et d’économie, le tout avec un soupçon d’humilité.

Définition de l’ingénierie écologique : “Cas où l’énergie fournie par les humains et leurs technologies est faible comparativement aux sources d’énergie naturelles, mais cependant permet d’avoir des effets importants sur les processus et les patrons qui découlent des activités d’ingénieries.” Howard .T. Odum, écologue américain.

Accompagner les processus naturels

Sous certaines conditions, qu’il convient d’identifier et de mettre en place, un espace naturel peut se restaurer.

De nouvelles graines vont germer et former une nouvelle couverture végétale dont les racines vont fixer le sol superficiel. Les fourmis et les vers de terre vont creuser des galeries et aérer le sol plus en profondeur, facilitant l’infiltration de l’eau par ces macro-perforations. Les racines des arbres stabilisent les aplombs et le bois mort, en se dégradant grâce aux insectes, donne de l’humus qui enrichit le sol, etc… Bien sur, cela prend du temps, et ne se fait pas du jour au lendemain. Le processus naturel de restauration demandera un suivi, et parfois un petit coup de pouce, à l’occasion pourquoi pas d’animations pédagogiques.

Les paysages se modifient sans cesse et les sentiers littoraux n’ont pas toujours existé (2). Peut-être même n’existeront-ils plus dans 200 ans… mais cette adaptation permet-elle au moins de conserver pour un temps, le nôtre et celui de nos enfants, ce sentier piétonnier dans un patrimoine paysager unique à Bandol de pinède en bord de mer.

Une gestion partenariale

Ailleurs les sentiers littoraux souffrent aussi de l’érosion et de l’urbanisation. Ce ruban de liberté au goût d’embruns est le fruit d’efforts conjoints.

L’entretien des sentiers littoraux est l’objet d’un partenariat entre les communes, les départements, régions et services de l’Etat. L’autorité compétente est le département (DDTM) déléguée par convention pour la mise en œuvre aux services municipaux.

“il faut être vigilant pour assurer l’entretien et la gestion de ces espaces et pour qu’une surfréquentation ne risque pas de venir remettre en cause le fragile équilibre instauré entre l’aménagement et la protection, afin de continuer dans cette voie.” peut-on lire sur la page dédiée sur le site de la préfecture

Aujourd’hui au Capelan, ce processus est enclenché pour pérenniser le paysage au mieux. Il ne reste plus aux pas des promeneurs qu’à s’approprier ce nouveau tracé plus confortable et plus sécure. Une prochaine phase de travaux pourrait poursuivre dès cet hiver (2018) la sécurisation de la face Ouest de la falaise. La mairie communiquera certainement concernant ce qui est prévu du nouvel aménagement au Capelan.

En attendant, nous continuons à veiller sur le littoral Bandolais !

 

(1) Conservatoire du littoral :  Le projet Ad’Apto : dix démarches de gestion souple du trait de côte – 2015   > http://www.conservatoire-du-littoral.fr/38-changement-climatique.htm

(2) Le concept de sentier littoral est établi par la loi n° 1285 du 31 décembre 1976. Pour en savoir plus  : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sentier_littoral