Le littoral (ou espace côtier), correspond à un espace compris entre la mer et l’arrière-pays côtier; il peut être découpé en 3 zones : l’avant-pays marin, l’estran et l’arrière-pays continental.
Cette « bande de terre » à l’intérieur de laquelle terre, mer et atmosphère entrent en contact et dans laquelle les contacts terre-mer se déplacent, est ce qu’on appelle le trait de côte. La géologie n’étant pas la même partout, le littoral prend différents visages : dunes et plages de sables, falaises et côtes rocheuses, qui découpent le rivage en criques et calanques.
Un littoral bandolais varié
A Bandol, plages et criques se répondent d’Est en Ouest.
A l’Est du centre-ville, dans la Baie du Soleil, la sortie du Grand Vallat a créé les plages de sable entre Sanary et Bandol (le Lido, la Roche taillée, la Plage Dorée). A l’Ouest, le bord côtier rocheux conduit le sentier douanier jusqu’à St Cyr où, à partir de la crique des Engraviers, il traverse une zone naturelle d’exception protégée par le Conservatoire du littoral. Ces types de littoraux aux caractères différents ne subissent pas les éléments de la même manière.
… à préserver
> contre la POLLUTION
La pollution de nos côtes date de l’installation, au XIXe siècle, de nombreuses industries qui ont utilisé le bord de mer pour l’exploitation des matières premières qu’il offrait (calcaire, gypse, argile…), et ses opportunités de transports maritimes.
Aujourd’hui cette activité industrielle est en grande partie abandonnée au profit d’un autre gisement, non moins polluant : l’économie littorale foncière et touristique. Du fait de l’attractivité de la mer, une importante migration entraine une augmentation de la population et une explosion de l’urbanisation.
La surfréquentation des côtes représente un impact majeur pour la qualité de l’écosystème littoral dont seule est réellement prise en compte la qualité saisonnière des eaux de baignade. Les déchets des villes finissent dans la mer, y compris les eaux usées, qui souffrent souvent d’un défaut de traitement en pic estival et lors d’épisodes de tempêtes hivernales. La pollution plastique présente dans la mer est pour 80% d’origine tellurique. L’impact sur la faune et la flore perturbe la résilience des littoraux qui se détériorent peu à peu.
Cette pression physique urbaine a un effet boomerang avec des plages souvent fermées en pleine saison d’été pour cause de pollution bactériologique ponctuelle.
> contre l’ÉROSION
L’érosion se manifeste différemment selon la typologie du littoral et et son orientation face aux éléments, le vent et la houle surtout, puisqu’en Méditerranée la marée est négligeable dans l’évolution du littoral.
• Les plages de sables se réduisent
Particulièrement attractives et essentielles pour une ville balnéaire, les plages font la réputation de Bandol qui a la particularité d’avoir ses plages en cœur de ville. Or c’est justement leur point faible…
Les plages forment ce qu’on appelle une côte d’accumulation parce qu’elles se sont constituées dans le temps par l’apport successif de stocks sédimentaires hérités des périodes glaciaires. La dynamique naturelle des plages de sable nécessite une mobilité saisonnière des rivages en profondeur littorale : le phénomène de réduction des plages est un effet naturel de l’hiver, amaigrissement hivernal, suivi cycliquement de l’engraissement estival. Or l’intensité de cette perte de matière en hiver est telle qu’elle nécessite chaque année un rechargement artificiel de sable par les services de la ville. Dos au mur de la ville, la plage n’a plus la capacité de se régénérer. Encerclée par le béton de toute part, la plage subit les assauts violents des éléments sans pouvoir les amortir. Les rechargements annuels garantissent la persistance des plages pour l’accueil des estivants et ont un coût.
Il est à noter que la suppression des 2 digues de la plage de Renecros, qui retenaient le sable dans cette anse très fermée, a certainement eu un impact sur la fuite du sable. Sur les anciennes photos du début du siècle, on remarque que la plage n’est pas très large. Or elle l’était nettement plus à l’époque des digues. De nos jours, à nouveau, chaque hiver la plage disparait sous l’écume des tempêtes.
Que devient le sable disparu ? Il est soit déplacé localement par des courants côtiers, soit, à l’échelle mondiale, exploité pour fabriquer du béton. Les stocks ne se renouvelleront pas avant quelques milliers d’années.
• Les falaises sont grignotées lentement ou s’effondrent brutalement.
Contrairement aux plages qui peuvent cycliquement se rétrécir ou s’élargir, les côtes rocheuses, appelées aussi dans le jargon technique côtes d’ablation, présentent uniquement une dynamique négative. Elles ne peuvent que tomber mais jamais se reconstituer. Dans le meilleur des cas, rien ne bouge pendant longtemps. Cette stabilité apparente n’est pourtant pas une garantie de pérennité. Le temps, les phénomènes climatiques, éventuellement accentués par les effets de l’urbanisation, arrachent irrémédiablement la matière qui flirte avec le vide.
Globalement, toute la façade rocheuse est concernée, des falaises d’Athéna au surplomb du château, avec des zones particulièrement sensibles comme le Capelan. Depuis toujours, le vent et la mer creusent les criques en devenir, les calanques de demain et façonnent les littoraux du monde. Le littoral est un paysage en constante et lente évolution. Cela ne devient un problème que lorsque nous y installons des enjeux, qui s’y trouvent dès lors en danger.
On observe régulièrement sur tout le littoral varois, des portions du sentier littoral signalé comme zone dangereuse ou même fermé pour risque d’effondrement.
Si le phénomène vous intéresse, vous trouverez plus d’informations techniques sur l’érosion dans
• le Guide technique – Connaissance et gestion de l’Erosion du littoral, élaboré à l’occasion du SDAGE 2015 et
• la vidéo d’introduction au MOOC FlotRisCo : les sociétés littorales face aux risques côtiers