CAPELAN, site naturel sous haute surveillance
Réhabilitation en projet de longue date (fin d’activité du Lou Pescadou en 2015), le chantier des restaurants du Capelan a commencé seulement au mois de mars 2019 pour une ouverture attendue cet été.
Depuis 4 ans, les habitués de tous poils sont un peu orphelins des fameuses terrasses nichées dans la calanque qui les accueillaient depuis des décennies pour un café ou un repas entre amis, après que l’agriculteur local d’avant guerre eut troqué ses cagettes de fruits et légumes contre quelques chaises et un bout de comptoir.
Depuis 4 ans, tous les yeux sont braqués sur ce petit coin de paradis en mutation qui a vécu depuis : l’abandon, la création d’un parking, et l’effondrement du mur de soutènement du Parc lors des travaux de recul du chemin pour sécuriser la falaise de l’érosion. Bien plus stoïques, 2 caméras (une sur le parking du parc public du capelan, l’autre à l’aplomb de l’ancien escalier d’entrée du Pescadou) surveillent le Capelan, pour des motifs sécuritaires, et faire reculer cette fois… la délinquance.
Passage incontournable du sentier littoral devant la presqu’île, l’endroit offre encore aujourd’hui un paysage de gravats, de poutres et de béton aux promeneurs. Mais les travaux s’activent pour rattraper le temps perdu. Le profil du chantier change de jour en jour sous les yeux des passants, et relègue loin en arrière le modeste restaurant de plage fréquenté par des générations de Bandolais et de visiteurs. Au delà de cette nostalgie, l’impatience générale est grande de retrouver un cadre digne de notre calanque emblématique.
Sensé ouvrir pour le Grand Prix de France au Castellet (et profiter de la dynamique marketing locale), le nouvel établissement prend forme mais à quelques jours de l’échéance annoncée, une ouverture en Juin parait désormais peu probable… d’autant plus que les travaux ont pris des proportions inattendues, emportés par l’élan sans doute !
La salle du Pescadou dont le toit en plaques ondulées fibres-ciment devait être juste converti en toit terrasse (pour y accueillir des plantations aromatiques) est bien plus grande qu’initialement, profitant au passage de l’abandon de l’ancien sentier littoral (qui a été lui aussi bétonné dans la foulée, redessinant les limites de la parcelle re-clôturée) ; et le Méditerranéen a été déblayé en sous sol gagnant ainsi tout un niveau de plancher (1).
Des évolutions inattendues d’après les plans qui débordent du cadre comme du calendrier !
Cette capacité remarquable (et remarquée) du projet à se réinventer fait bien peu de cas de la loi Littoral qui, en général, ne voit pas d’un bon œil de telles extrapolations improvisées.
Un projet de restaurant bien gourmand qui pourrait bien nous laisser sur notre faim.
(1) NB : l’escalier d’accès du Pescadou reconverti en accès marchandises avec monte-charge était prévu sur le plan de Déclaration Préalable. Il sera camouflé par un claustra en Acier Corten assorti au reste de l’ouvrage.